L’improvisation
Ça pourrait aussi s’appeler « composition instantanée » ou « l’art d’agencer les sons pour faire une musique en rapport à l’image ». Oui parce que bon, déjà improviser c’est une chose, mais là, il y a le film. Mon film ! Je l’ai adopté après plusieurs visionnages, j’ai apprivoisé les personnages, l’histoire et j’ai, je crois, réussi à rejoindre l’idée du réalisateur. Bref, je vais me lancer à l’assaut du film.
C’est la méthode qui fait le plus appel à l’inspiration. J’oublie le papier et le crayon (cf. l’angoisse de la page blanche) et je fais chauffer le piano.
La technique est simple, voire rudimentaire :
Je lance le film, j’appuie sur la touche record et je joue au gré des images, des couleurs, des événements …
Bon, sur le premier jet, je suis un peu surpris par les changements, un peu en retard sur le film mais je suis bien, ça va venir …
Allez, deuxième essai, c’est parti ! Ca y est je commence à anticiper les choses, je peux caler mes idées sur l’image. Générique de fin, c’est le moment de faire une écoute.
Je me pose en spectateur. Et là, c’est toujours un choc. C’est fou l’écart de perception entre le moment où l’on joue et la réécoute !! Même avec l’expérience, je me fais toujours surprendre. Bilan : il y a quelques idées… soyons positif ! Mais bon, globalement, j’ai du mal à tenir le spectateur en haleine, c’est incroyable comme certaines scènes paraissent longues…
Pas de panique, je mets de côté et je recommence !!
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(Ca, c’était une ellipse narrative…)
Quarante troisième essai ! J’ai un peu perdu en spontanéité mais je pense que c’est la bonne ! Je m’accorde une petite pause avant de faire une écoute. Après tout, il est minuit passé et j’ai attaqué ce matin. Je crois que je vais même attendre demain pour réécouter. Il est possible que mon jugement ne soit plus tout à fait fiable après cette journée de travail.
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(Ca, c’était l’ellipse narrative de la nuit.)
9h, frais dispo, prêt à apprécier mon travail de la veille ! Un café dans la main gauche, la souris dans la main droite et play.
9h13 : Je me dis que la connexion avec les muses n’était pas bonne hier, elles devaient passer dans un tunnel ou un truc du genre.
9h17 : Je pense à appeler le réalisateur pour lui proposer un concept, style film sans musique…
9h21 : Je vais me refaire un café.
9h27 : Je suis un grand professionnel et je vais pas renoncer comme ça, c’est pas la première fois que l’inspiration n’est pas au rendez vous. Je change de méthode !!!
(A suivre : le temp-track)
Nathanaël
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