Bohemian Rhapsody
Commençons par une évidence, un film, une œuvre de fiction n’est pas un documentaire.
Même s’il est « inspiré de faits réels » comme le dit la formule, il n’a par essence aucun devoir d’exactitude, ne sert pas de référence, n’a pas d’exigence scientifique. J’exclus bien évidemment les quelques exceptions que vous pourriez avoir à l’esprit pour lesquelles il s’agit d’un choix affirmé de l’équipe du film de se situer dans cette zone de précision. En bref, un film est un film, un documentaire un documentaire. Ça peut paraître un peu réducteur vu sous cet angle et pourtant…
Je me suis demandé quelle mouche a bien pu piquer les journalistes et critiques de cinéma à la sortie du film retraçant l’épopée du groupe Queen. J’ai entendu quelques débats radiophoniques et télévisés, lu plusieurs articles et, systématiquement sont mis en avant les incohérences du récit par rapport à la réalité et la prothèse dentaire de l’acteur choisi pour interpréter le rôle de Freddie Mercury.
Comment peut-on résumer ce film à ces deux informations ? N’avons-nous pas vu le même film ? À force d’être critique, se croit-on obligé de disserter et de trouver choses à redire ? Je suis moi même un peu critique parfois, j’ai ici même critiqué « Moonlight » alors qu’il était encensé, mais je l’ai critiqué parce qu’il était encensé finalement. Parce qu’il fallait y voir quelque chose de génial que je n’ai pas vu.
Revenons à Freddie and co, je dois avouer que j’ai passé un très bon moment, je n’ai pas senti les 2h15 du film alors que la tendance à l’allongement des durées pour ne rien dire m’a souvent dérangé. Je ne suis pas un inconditionnel du groupe, je connais un peu comme tout un chacun. Ce film est simplement un film grand public qui sans vouloir faire autre chose que ce qu’il est, un divertissement, nous raconte une histoire, une forme de romance épique mais le fait bien. C’est un art souvent mésestimé le divertissement je trouve et la réussite de celui-ci une gageure bien plus difficile qu’il n’y paraît.
Vous pourrez trouver plusieurs articles qui recensent toutes les incohérences du film, les libertés prises avec la réalité et franchement peu m’importe que le compagnon de Freddie fut coiffeur et non serveur, j’ai vibré au rythme de cette histoire, j’ai ressenti les liens qui unissent les musiciens lorsqu’ils jouent ensemble et qu’ils savent qu’ils partagent un moment de grâce et ça, ça valait bien mon billet de cinéma !
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